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5, rue du Colonel Fabien
François et Sabine Besnard
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François et Sabine Besnard
Dans
le jardin en herbe fraîchement tondue, où l’on descend chaque année à
l’occasion de l’échange « Plans du Colonel », je découvre, pour la
première fois, le 24 Mai 1997, avec étonnement, la façade principale plein sud
de cette grande et belle maison de
La
terrasse sur laquelle elle est posée, soutenue par un muret de briques colorées
disposées en arcades, contribue à la mettre en valeur, ce qui n’apparaît pas
depuis la rue.
D’une
superficie de
Le
petit rabat du toit en pignon protège à
son tour, la fenêtre du second étage,
tandis que deux grandes cheminées en briques jaunes s’élancent vers le ciel.
Laissons
parler l’architecte, Monsieur Georges JOLY, auquel Elie-François (ce deuxième
Prénom pour le distinguer de son fils qui se prénomme également Elie) Besnard,
et son épouse Clémence (arrières grands-parents de François) confient la
construction de cette maison en 1925, sur devis conservé depuis, de pères en
fils :
« L’architecte fournira tous les
détails d’exécution de cette façade à l’entrepreneur, qui sera décorée de
briques apparentes blanches et rouges, les joints de ces briques seront tirés
au fer et lissés. Les murs du sous-sol, ceux en élévation du rez-de-chaussée,
de l’étage et les pointes de pignons seront montés en meulière de
Une
autre clause du devis me frappe : «
toutes prescriptions seront prises en vue du bon voisinage et tous dégâts évités,
de même pour le déversement des eaux pluviales !… »
Mais
nous en parlerons plus loin.
L‘achat du terrain
Le
terrain de
Lorsque
Elie-François et Clémence choisissent les coteaux ensoleillés de la rive droite de Viroflay
pour y construire leur maison, ils ont respectivement 46 et 45 ans. Leurs 2
fils Elie 26 ans et Auguste 19, travaillent avec leur père horloger-bijoutier à
Paris, où ils gèrent ensemble un magasin à l’enseigne de :
L’Hôtel de Ville
Montres Or, Argent et Métal
E. Besnard (Ancienne Maison Grassin)
2, Quai de Gesvres, 2
IV Arrondissement
Métro Chatelet
Elie-François
possède la première voiture de la rue, qui pénètre par le grand portail en fer,
s’arrête majestueusement devant le perron de l’entrée principale pour y laisser
descendre Clémence , avant d’aller se garer derrière la maison, dans le
garage , car, à cette époque, on se méfie des gaz d’échappement et l’on ne construit pas de garage sous les
maisons.
Les
grands fils n’habitent pas longtemps à Viroflay et préfèrent Paris. Elie se
marie avec Andrée, ils donnent naissance à Claude en 1933. Auguste se marie
avec Alice, ils donnent naissance à Annick en 1937.
La vie de la rue et
les relations de voisinage
Les
archives de l’Association de la Rue révèlent l’existence d’un premier syndicat
de propriétaires de
Mauricette,
née en 1926, se souvient des années 30 :
« A cette époque, il n’y avait
pas beaucoup de maisons dans la rue, donc, très peu d’enfants .J’étais la seule
petite fille de 4 ans, sans doute assez agréable, ce qui incitait Monsieur et
Madame Besnard à m’attirer près d’eux, cela me plaisait. Le dimanche, je
restais l’après-midi entière et souvent la journée, car si j’allais les voir le
matin, quand arrivait midi et que Maman venait me chercher, Madame Besnard lui
disait avec un sourire « elle n’est pas là », je restais donc
jusqu’au soir.
Souvent, lorsqu’ils allaient se
promener l’après-midi « ou chez des amis » en voiture, ils
m’emmenaient (ils étaient les seuls dans le quartier à avoir une automobile.)
Ils avaient 2 grands fils Elie et
Auguste. Elie était mon préféré, je le trouvais beau, j’en étais amoureuse,
aurais bien voulu me marier avec lui! (j’étais très entreprenante mais n’avais
que 5 ans environ !).
Lorsque Mr et Mme Besnard ne se
rendaient pas à PARIS dans leur magasin, Mr Besnard exécutait ses travaux de
bijouterie dans la petite chambre du 1° étage, côté Ouest.
L’employée de maison très dévouée et
gentille s’appelait Mlle Andrée (je n’ai jamais connu son nom de famille), elle
travaillait au magasin, faisait les courses de la bijouterie la semaine et, le
W-E, venait servir ses patrons à Viroflay.
Après
quelques années, leurs deux fils s’étant mariés, ils recevaient le dimanche
leurs enfants et surtout leur petit-fils Claude. En conséquence, j’espaçais mes
visites. Lorsque Claude est devenu un garçonnet, son papa Elie, l’amenait
passer le jeudi à Viroflay, j’allais souvent l’après-midi jouer avec lui, tout en le surveillant !
Puis, Annick est née, la fille
d’Auguste, mais, pour moi devenue grande, ayant d’autres occupations, je ne
faisais plus que de courtes visites à Mr et Mme Besnard. »
Moi,
François Lemaire, né en 1921, je garde d’autres souvenirs :
Dès
le début de la construction de cette maison en 1925, à quelques mètres de la
villa des Hirondelles, construite 3 ans avant, par Papa qui meurt en 1927, Maman
prend « ombrage » au sens propre et au sens figuré, de ses voisins et
particulièrement de sa voisine.
« Ces
gens là » me volent mon soleil !
Une
haine va naître et se développer entre Léontine (femme du Nord) et Clémence
(femme du Sud de la France) !
L’une
et l’autre se rendant mutuellement la pareille !
Je
serai témoin de cet antagonisme virulent de 1925 à 1960, date du départ de Maman
en maison de retraite. Il prendra parfois des allures stupides, cocasses ou tragi-comiques.
Par
exemple, lorsque Léontine refuse de retirer son grillage de clôture pour permettre au maçon de lisser, de notre
côté, le mur de séparation. Il en résulte, aujourd’hui encore, qu’il nous faut
camoufler ces vilains joints par de la verdure, aussi permanente que possible.
Une
autre fois, Maman, qui était heureuse de
narguer ses voisins depuis la véranda, fabriquée par Papa, s’est entendue
menacée en ces termes : « Madame, je vous ferai fermer cette fenêtre,
renseignez-vous et vous verrez que vous êtes en tort ! » Comme la
menace ne pouvait aboutir, attendu que la deuxième maison était construite
après la véranda, Léontine s’en fait la gorge chaude en racontant cela à Mme
Louise Boulay (maman de Mauricette) qui essaye, en vain, de calmer ses
ardeurs !
Etant
enfant, j’ai tendance à accompagner Maman dans ses méchancetés verbales et à
rire lorsque Elie-François, qui éternue bruyamment, s’entend répondre, en écho,
par Léontine, « N’ayez plus peur, la bête a j’té son
cri ! »
Une
autre fois, sous le prétexte d’apprendre à tirer à la carabine à plomb, avec
André Boulay, je vise les carreaux de la fenêtre du 2 ème étage de
Petit
à petit, en grandissant, je me rends compte que mes voisins ont aussi des
qualités de bon voisinage. Par exemple, lorsqu’Elie-François s’offre de
conduire Jeannette Douin avec sa voiture, lors de la naissance dramatique de
Michel, le 2 Juillet 1938 (1)
Un
autre fait qui va dans le sens d’un apaisement des conflits : la
construction du premier ruisseau maçonné
de la rue, par
Elie-François
meurt subitement, chez lui, le 28 Juillet 1940, dans les bras de Jean Douin,
appelé en hâte par Clémence qui lui survivra dans la maison, jusqu’en 1964.
Pendant
toute la période de 1940 à 1964, Clémence vit avec sa petite fille Annick,
venue lui tenir compagnie depuis la mort de son grand-père, tout en poursuivant
ses études pour devenir Ingénieur.
Elles
sont aidées par une employée de maison qui se prénomme Arlette et qui porte un
joli tablier à carreaux rose et blanc, se souvient Anne-Marie Lemaire. Pendant
les vacances, c’est « Fortunée », personnalité légendaire du quartier
dont nous avons parlé dans l’histoire de la maison n°14 (2), qui vient garder
la maison .Un jour de départ en vacances de
La location de la
maison
Dans
les années suivantes, la maison est mise en location.
A
partir de 1968, les consorts Besnard sont adhérents de l’Association des
Propriétaires de la Rue du Colonel Fabien et s’acquittent régulièrement de la
taxe syndicale proportionnelle à la superficie de leur propriété, la plus
importante de l’Association après celle de « La Nationale ».C’est Annick
qui représente les consorts Besnard aux Assemblées statutaires annuelles,
jusqu’en 1992.
Les
premiers locataires, Jean et Zita Veys (46 ans) emménagent, avec leurs 4 enfants,
déjà grands : Nicole, 21 ans, Jean-Marc 19, Bruno 12, et Cécile 10 ans, en
1969.
La
maison est très animée mais, les grands enfants ne tardent pas à
Jean
Veys est Directeur au Cabinet des Restaurants Jacques Borel International.
Il est élu Conseiller Municipal de Viroflay de 1971 à 1977 mais continue de se
dévouer, comme comptable bénévole de l’Association des Equipements Municipaux,
jusqu’en 1988 où il prend, avec Zita, sa retraite dans le Loiret.
Avant
son départ, un de ses collègues Conseiller Municipal, Michel Loiseau, lui fait
un compliment en vers, bien mérité ! Jean Veys décède en 1995 et nous
continuons nos excellentes relations épistolaires ou téléphoniques avec Zita
qui reste une amie.
Après
le départ de ses parents en 1988, Nicole et Philippe Tache louent, à leur tour
la maison où ils habitent jusqu’en 1993 avec leurs 3 enfants Bérangère,
Geoffroy, et Johanna. Anne-Charlotte naît en 1988, 19 ans après la première
arrivée de Nicole, sa maman, dans
La surprise
Au
printemps 1994, arrive une grosse voiture avec des plaques américaines, de
laquelle débarque une famille avec de jeunes enfants. Nous apprenons très vite que ce sont des descendants directs
des premiers propriétaires et nous sommes ravis de faire la connaissance de
Sabine, 32 ans, François, 33 ans, et de leurs charmants enfants : Maïlys 5
ans, Morgane 4 ans et Alban 6 mois. Florian viendra rejoindre ses frère
et sœurs le 26 Juin 1997.
François
Besnard est biochimiste et Sabine dessinatrice sur textile, arrivent des Etats
Unis où sont nées leurs deux jolies filles. François se remémore une visite à
son arrière grand-maman vers l’âge de 4 ans, dans cette maison qui lui
paraissait immense !
La transformation de
la maison
Sous
l’impulsion des nouveaux propriétaires, qui rachètent la part d’Annick Besnard
(cousine germaine de Claude, père de François), la maison prend une nouvelle
jeunesse intérieure et extérieure : la salle à manger et le salon sont
unifiés en une grande salle de séjour, très lumineuse avec le coin repas et le
coin repos. Mailys et Morgane montent à l’assaut et prennent possession du grenier.
Certaines fenêtres sont changées et les ouvertures isolées.
Un
salon de jardin est créé, des feuillages prolifiques légers l’abritent des
regards indiscrets, tandis qu’un grand sapin le protège l’été contre les rayons
du soleil.
«Un
jardin extraordinaire », où fleurissent des pivoines de toutes couleurs et
où jaillissent par ci par là des roses trémières, est mis en valeur par des
murets de meulière, se mariant avec les pierres de la maison.
Enfin,
un chemin piétonnier, dallé de grandes pierres blanches, conduit les pas depuis
le grand portail jusqu’à la porte latérale d’entrée fonctionnelle de la maison.
Le
soir, ce cheminement parmi les murets, les fleurs, la tonnelle de l’escalier de
cave et la véranda, s’éclairant automatiquement au passage du visiteur, est un enchantement.
Nos
voisins sont charmants ! Sabine vient d’être élue Présidente de
l’Association de la Rue du Colonel Fabien .La qualité de la présence de