Retour à l'accueil des maisons
18 de la rue du Colonel Fabien
Jacques et Nadine Garnaud
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Elle
fut terminée en 1951.
Jacques
qui a dix jours quand ses parents en prennent possession nous parle :
« Notre
maison est une des plus hautes de Viroflay. Sa situation permet du premier
étage et du grenier de découvrir un panorama étonnant sur Viroflay Versailles
et Paris.
Par
temps clair, la vue s’étend jusqu’à Bobigny et les coteaux de
Le
14 juillet, nous profitons des feux d’artifice de Paris et de
En
1951, Mauricette a 25 ans et François 30 ans. Nous nous souvenons :
Dans
les années 30, ce terrain est un champ de
Monsieur
Vincent est un maraîcher qui exploite un terrain en pente, exposé au soleil,
entre
Son
âne, qui n’aime pas beaucoup les enfants, lui permet de transporter ses légumes
au marché. Si nous ne gardons pas un bon souvenir de l’âne, par contre
Mauricette aime les chèvres de son papa. Elle raconte :
« L’une
d’entre elles a une belle robe marron beige avec des chaussettes et de sabots
noirs. Elle suit son maître partout, y compris pour l’aller retour à pied,
lorsqu’elle a ses chaleurs, jusqu’à la ferme de Vélizy, pour rencontrer le
bouc ! Elle est très coquine et fait plein de farces. Un jour que papa
faisait une sieste sur l’herbe de son champ, elle lui a dévoré son chapeau de
paille.
Je
m’amuse beaucoup avec les petits chevreaux et je me rappelle un jour leur avoir
construit de quoi sauter et faire des cabrioles avec des planches et une
brouette et, dans le champ, c’est un spectacle gratuit pour les passants qui
viennent se promener dans les bois de Fausses Reposes.
Une
autre fois mon père me ramène par le train, depuis son village natal de la
Sarthe, une petite chevrette dans une grande valise d’osier. Il espère qu’elle
sera élevée par sa chèvre fidèle qui vient de perdre ses petits.
Malheureusement la biquette ne veut rien savoir, et finalement c’est moi, qui
seule, réussit à faire boire au biberon, matin midi et soir le lait de la mère
chèvre à sa fille adoptive, avant de partir et en revenant de l’école »
C’est
le 4 août 1920, que Jules Herbron, l’un des trois « propriétaires
fondateurs » de la rue, vend ce champ, situé au lieu dit « Les
Sables » ou le « Chemin de
Il
fut conservé en l’état de prairie jusqu’au 4 novembre 1938, ce qui explique son
utilisation par monsieur Vincent puis par monsieur Boulay.
A
cette date Joseph Schneider vend son terrain à Eugène Lesme, représentant et à
Lucienne Alleim-Pach son épouse « qu’il autorise » suivant les
termes des actes notariés. Mais ce que les actes ne disent pas, c’est que
l’épouse en question n’a pas demandé à son mari, petit et chétif,
l’autorisation de faire un enfant avec quelqu’un d’autre, ce qui entraîne un
divorce et la revente du terrain.
Le
8 janvier 1945, Monsieur Robert Garnaud, instituteur, célibataire majeur, né
le24 décembre 1915 à Marigny, Deux Sèvres, en fait l’acquisition.
« Robert,
mon père qui a fait quatre ans d’armée lors de la débâcle de 1940 est
démobilisé et échappe à
Mes
parents habitent alors à Versailles. Maman est mutée dès 1946 dans une école de
Versailles, ce qui la rapproche de son domicile, tandis que mon père continue
sa classe à Meudon. A Versailles,
naissent successivement ma sœur Monique en 1947 mon frère Pierre en
1949. Malheureusement Pierre ne fera qu’une courte apparition sur cette terre,
d’avril à novembre 1949, nous ne l’oublierons jamais.
J’arrive
moi-même au monde en 1951, 10 jours avant mon transfert de Versailles à
Viroflay, dans notre maison ».
Tout
en élevant leurs enfants Geneviève et Robert continuent leur métier
d’instituteurs.
Attentifs
à leurs élèves les époux Garnaud utilisent les méthodes pédagogiques nouvelles.
Un jour ils capturent une fouine dans le grenier du Grand père Antonin, la font
empailler et s’en servent pour leurs leçons de sciences naturelles. Quelle
fierté pour Monique et Jacques d’épater leurs petits copains !
L’un
des anciens élèves de Robert, qui est un ami de Gisèle et François, a souhaité
un jour de 1995, rencontrer Jacques et Nadine pour leur dire la reconnaissance
qu’il garde à son ancien Maître.
Mauricette
témoigne de la patience et de la douceur de Geneviève dans l’éducation des enfants.
Un jour que Monique 4 ans, assise sur le bord du trottoir, refuse de se lever,
Geneviève a pris le temps de lui expliquer pourquoi il fallait rentrer à la
maison (attitude qui à l’époque n’était pas d’usage courant)
Robert
est aussi un excellent jardinier. En plus du sien, il cultive un potager verger
dans
Secrétaire
de
Robert
prend sa retraite en 1970 et Geneviève en 1972 ;
Alors
qu’ils s’apprêtent à vivre une retraite heureuse, Geneviève décède subitement
six mois après. Le lendemain du jour où Jacques arrive en Allemagne, pour
effectuer son service militaire.
Ce
deuil affecte profondément Robert et
marque les douze dernières années de sa vie qui se termine le premier Mai 1984.
Monique
et Jacques reçurent chacun leur part d’héritage.
Jacques
qui garde la maison de Viroflay, se marie avec Nadine en 1980. Tous deux
travaillent à la S.N.C.F. Ils deviennent les heureux parents que nous
connaissons de Clara en 1990, Helena en 1992, et d’Antonin en 1993.
La
maison devenue trop petite est agrandie de façon harmonieuse du dedans et du
dehors en1995-1996. Tout le monde s’en félicite.
Mauricette
et François qui se souviennent de « l’âne têtu et des gentilles petites
chèvres » pensent qu’il est merveilleux d’avoir connu tous ces évènements
heureux et malheureux et de retrouver dans le petit bonhomme qui va rentrer à
l’école maternelle cette année 1996-1997, le souvenir de son arrière Grand-père
Antonin Garnaud (1884-1976).