Le quartier des Sables
L’évolution
de ce quartier, depuis ma naissance, a été considérable.
Il est
bordé au Nord par la forêt, au Sud par la ligne de chemin de fer de Paris St
Lazare à Versailles Rive droite, se prolongeant maintenant jusqu’à la ville
nouvelle de St Quentin en Yvelines.
A l’Est
par la Sente de la Procession, à l’Ouest par l’allée et l’avenue du Belvédère,
cette dernière séparant les communes de Viroflay et de Chaville.
ll tient
son nom du sable jaune abondant descendant de la forêt et s’écoulant dans la
rue des Sables par ce chemin à 10% de pente, qui s’appela tour à tour Chemin de
Cette
forêt doit son nom aux cerfs, biches et faons délicieux qui, poursuivis par les
chasses de Louis XIV, se camouflaient dans les nombreuses excavations qui
caractérisent encore aujourd’hui cette forêt, pour échapper à leurs
poursuivants.
Quelques traits de la Révolution ferroviaire pour les habitants de Viroflay.
La
révolution ferroviaire fut à l’origine de la transformation des coteaux de
Viroflay, dont celui plus ensoleillé de la rive droite, où se cultivaient au
18ème siècle, en « lames de parquet », fruits et légumes dont le
fameux « épinard monstrueux de Viroflay », encore aujourd’hui de
renommée mondiale !
La ligne
de chemin de fer Rive droite, partant de
Elle est
construite sous la responsabilité de l’ingénieur Clapeiron et la ligne est
inaugurée en 1839, un an avant celle de la rive gauche. La gare de Viroflay
rive droite, pour sa part, est inaugurée le 18 juillet 1840
.
Viroflay
figurant sur le projet d’installation d’une ligne de chemin de fer
Paris-Versailles eut à donner son avis sur le tracé parcellaire. Le maire fait
alors remarquer : « La petite culture de Viroflay sera détruite.
Les paisibles habitants qui vivaient et élevaient sur cette terre fortunée pour
eux, seront expropriés sans pouvoir se replacer dans le pays qui les a vus
naître. Nos plus belles propriétés vont êtres mutilées. Malheureux pays qui va
être détruit par deux exploitations d’utilité publique »
« Le
30 novembre1837, le conseil municipal proteste à l’unanimité contre le projet
de tracé de la traversée de Viroflay par le chemin de fer rive droite de
Viroflay à Versailles. Le conseil prédit la ruine de
En vain,
la ligne rive droite est inaugurée le 2 août 1839 et ouverte aux voyageurs le
18 juillet 1840
Les
ennuis ne viennent pas que d’un seul coté : voici une histoire racontée
par Mme Hélène de Gisors dans la Gazette de Viroflay N°10.
Compagnie
de chemin de fer de Paris à Versailles à Mr le Maire de Viroflay :
« Je viens d’écrire à M. Le
Préfet relativement à un fait grave qui s’est passé hier dans votre commune. M.
le Curé est passé avec un convoi funèbre, à 5 heures et demi, au passage à
niveau. Il a forcé l’ouverture des barrières et le convoi était signalé.
C’était un convoi direct, qui portait M. Le Ministre de l’Intérieur et qui
était lancé à grande vitesse. Le cantonnier a donné le signal d’arrêt, mais il
ne se voit pas d’assez loin et le convoi n’aurait pas pu s’arrêter ;
heureusement il est passé comme le cortège avait fini de filer.
Vous comprenez Mr le Maire,
quelles auraient pu être les suites de cette infraction au règlement de police.
Je vous engage donc à faire
entendre raison à M. Le Curé, dans l’intérêt de sa sécurité personnelle et de
l’existence de vos administrés. La consigne des gardes barrières est formelle,
les barrières doivent êtres fermées, aussitôt que le convoi est signalé et
personne n’a le droit de le faire ouvrir, je viens de confirmer cet ordre. Nous
ne sommes pas responsables de la vie de ceux qui seraient rencontrés par les
convois »
A partir
de cette révolution les propriétaires des terres cherchent à vendre par lots
importants leurs terrains maraîchers bouleversés et coupés en deux .Seuls
résisteront encore quelque temps les petits maraîchers, le long de la rue des
Maraîchers, qui deviendra la rue des Marais et s’étendra de la pointe de
Chaville à la Croix des Reliques (Zone
Artisanale actuelle).
Pour
desservir les lots nouveaux sont créés des voies nouvelles qui portent souvent
les noms des anciens propriétaires : Antoine ou Jules Herbron, Mailler,
Julien Certain, Joseph Bertrand, sente des Sables etc.
En ce
début des années 1900, le quartier, vu du Pont de Bois, qui fut construit en
1889, effectivement entièrement en bois, est une plaine, comme le dit nommément
la carte postale de l’époque, envoyée par mon Père, à son frère mon oncle
Eugène.
On y
distingue seulement 3 grandes maisons construites avant l’an 1900, qui existent
encore aujourd’hui.
Parmi
celles-ci la plus proche de la forêt est la propriété « Riant Site »
sente de la procession, qui me tient particulièrement à cœur pour les raisons
que vous lirez plus loin.
La
propriété s’étend sur
Au
dessous se trouve le terrain Moser
Bordant
le coté Est se trouve la propriété de Mr et Mme Pascal, avec le début du mur
qui monte jusqu'à la lisière des bois. Entre la propriété et le dit chemin,
sont les terres des consorts « Herbron »
L’ensemble
des autres maisons et immeubles du quartier ont été construits après le début
du 20ème siècle. Vous connaîtrez plus loin l’histoire de chacune d’elles.
Toute
l’étendue de la plaine est alors utilisée comme terrains potagers ou comme
pépinière. J’ai longtemps joué dans les sables de la pépinière à Moser de
L’ancien
terrain Moser de 4000m2 environ, occupé par les 7 jolies maisons de l’allée des Roses (où moi, François,
passant par la petite porte, qui me servira plus tard à fournir l’eau à mes
voisins « Castors », je cultivais des légumes, dans la partie
supérieure de l’actuelle allée), ainsi que tout le terrain de
l’Immeuble « du Coteau de Viroflay » et de la large allée
d’accès et des parkings de l’immeuble, étaient des jardins ouvriers, dont les
familles habitaient dans les vieux immeubles de la route nationale.
Voici la
rue du Colonel Fabien, telle que je l’ai connue depuis ma naissance en 1921 jusqu’ à sa réfection en 1972
|
|
|
Le ru plutôt que rue ! |
La haie de la famille Besnard |
Mauricette,
ma petite amie d’enfance avec laquelle nous allons vous raconter nos souvenirs,
se rappelle :
« Avant
la guerre 39-45, la vie du quartier est bien différente de celle de nos jours.
Les femmes
restent à la maison.
Les
commerçants passent dans la rue : épicier, boucher, grainetier et chaque jour,
le laitier nourrisseur de la ferme de
C'est un
lieu de rencontre autour des voitures de livraison. Chacun raconte ses petites
misères, ses joies et ses peines.
A
l'époque, on ne craint pas les voleurs, tout le monde laisse ses portes
ouvertes et chaque famille a son jardin potager, ses fleurs, son chien, sa
basse-cour: poules, lapins, pigeons, canards »
Les papas
de Mauricette et de François élèvent des chèvres.
Comme le
stipule nos actes d’achat, dans
C’est en
vertu de leurs obligations et de leurs droits que les papas de Mauricette et de
François : Maurice Boulay et Edouard Lemaire, circulent avec leurs chèvres
et que le Père Vincent, maraîcher, vient faire brouter son âne dans le pré
situé à l’emplacement de la Maison actuelle de
|
|
|
Viroflay est
alors un grand village. Ses origines sont controversées. Madame de Gisors,
historienne de Viroflay, dont les 85 ans aujourd’hui, n’enlèvent rien de son
dynamisme, nous explique que contrairement à la légende, son nom ne résulte pas d’une transformation de la fleur :
« giroflée »
Ecoutons
la :
« Non
loin d’une route gauloise, puis romaine, se dirigeant vers l’Ouest, il y eut
une construction importante, peut être gallo-romaine, malgré le nom germain de
son propriétaire : Offlein.
Les plus anciens
titres qui font mention de ce lieu, lesquels sont du XIIème siècle,
l’appellent : Villa Offleni ou Vil Oflen. Il est aussi écrit Vil
Offrain dans un acte de 1351. On en a fait Viroflay. »
Avant la guerre
1914 -1918
Notre
quartier des « Sables » est, dans les années qui précèdent
Les
pépinières « Moser », couvrent le futur lotissement Jean Charcot. Une
autre se situe dans la partie haute de la rue des Maraîchers qui, a cette
époque se prolonge jusqu’à
Sur les
coteaux ensoleillés, entre la rue des Sables, la rue des Maraîchers
(aujourd’hui Gallieni) et la forêt, sont cultivés les Fameux Epinards
Monstrueux de Viroflay.
Rue des
Sables, le coté Nord est petit à petit transformé en jardins familiaux
(François louera plus tard
Les
Maisons sont très rares. Deux grandes propriétés sont construites avant
1900 :
Celle de
M et Mme Pascal au 25 de la rue des Sables est de la même époque son mur
d’enceinte monte de la rue des sables jusqu’ la forêt
Disons
que cette propriété déborde un peu le périmètre de la rue du Colonel Fabien et
qu’elle n’est pas comprise actuellement dans notre récit
« Riant
Site », au sommet du quartier, domine de très haut les autres
constructions ; elle est construite en 1896.
Son histoire
Bien que située
16, Sente de la Procession, cette maison fait partie de l’histoire de notre rue
du Colonel Fabien à plus d’un titre, comme nous allons le voir.
Au début
du 20° siècle, cette villa, certainement la première du quartier, est
édifiée sur le sommet du coteau ensoleillé de
La Sente
de la Procession, qui la sépare des arbres du bois, est étroite, et laisse
seulement passer la Procession du Saint-Sacrement qui vient de l’Eglise
Saint-Paul pour aller vers le reposoir dressé dans la propriété du baron des
Rotours sur la route forestière, devenue rue Joseph Bertrand. François se
souvient l’avoir suivie, cette procession avec l’Abbé Lefranc, curé de
Saint-Paul jusqu’aux années 30. Il a bien mérité sa plaque commémorative que François et d’autres Viroflaysiens ont
demandé, et qui se trouve dans l’ancienne Eglise Saint Eustache de Viroflay.
La seule
voie d’accès pour les charrois est le chemin de Saint-Germain, devenu
Le
terrain de
Sont-ce
les charmes du lieu ou ceux de sa cousine, qui attirent quelques années plus
tard son cousin, Mr Jean Van Goens, célibataire, architecte retraité, né à
Leyde (Pays-Bas) le 9 Février 1860 ? Toujours est-il qu’il achète cette
propriété pour y vivre sa retraite confortablement, à partir de 1910. Comme il
est seul, sa cousine habitant Paris, il lui faut embaucher des domestiques. Il
embauchera d’abord un jardinier ; ce sera mon papa : Edouard Lemaire
puis, ensuite, une cuisinière ; ce sera ma maman : Léontine Gabriel.
Monsieur
Van Goens s’est entendu avec un de ses amis parisien Mr Heurteloup, maître
d’hôtel, chez lequel travaille Léontine, pour la rapprocher d’Edouard, et c’est
ainsi que se rencontrèrent, s’aimèrent et se marièrent mes parents le 26
Octobre 1912 à la Mairie du 16° Arrondissement de Paris.
Mes
parents élisent domicile à Viroflay, sente de la Cerisaie, à la Villa
“ Jeanne d’Arc ” où je suis né quelques années plus tard, le 25
Octobre 1921. Ils montent chaque matin à “ Riant Site ” pour servir
leur maître qu’ils vénèrent. Maman m’a toujours dit : “ J’ai
vécu 14 ans de bonheur dans ma vie, entre mon mariage et la mort de ton
père ”. Papa meurt en effet le 12 Mai 1926, à l’âge de 46 ans.
Entre
temps, sur les conseils qualifiés de leur patron, mes parents ont fait
construire, sur un terrain vendu par lui devant notaire, une petite maison
ouvrière, la villa “ Les Hirondelles ” ; mais nous y reviendrons
plus tard.
Monsieur
Van Goens est très affecté par la mort de son jardinier et souvent privé des
services de sa cuisinière qui doit s’occuper de ses enfants : ma sœur
Valentine 13 ans et moi-même, 5 ans en 1926. Je le revois avec sa grande
taille, franchissant le seuil de notre maison après avoir traversé le jardin et
la pépinière qui nous séparent de “ Riant Site ” pour venir nous
visiter.
Avec sa
cousine Marguerite Tyken, Jean Van Goens professent la religion protestante. Il
est tolérant, altruiste et généreux. Maman lui attribue, en partie, la création
de la “ Maison des Enfants ” de Viroflay (devenue
Jean Van
Goens meurt prématurément, à son tour, le 16 mars 1927 à l’âge de 67 ans dans
sa villa “ Riant Site ” où sa cousine Marguerite vient constater son
décès.
Son
unique héritière est sa nièce, fille de son seul frère Daniel Van Goens,
compositeur de musique, décédé. Elle s’appelle Gertrude Van Goens, épouse
Franck Jezequel. Ce sont les époux Jezequel qui deviennent propriétaires de la
maison mais aussi du terrain considérablement agrandi par les achats successifs
de Mr Van Goens, notamment aux consorts Moser entre 1910 et 1927.
Mr et Mme
Jezequel ne demeurent pas très longtemps à “ Riant Site ” et, pour
faciliter la vente d’un domaine aussi important, le divisent en 2
parties :
A
l’Ouest, la maison elle-même et le
terrain sue lequel est implanté l’immeuble du coteau,
A l’est,
longeant
Entre les
deux, la clôture que nous avons renouvelée tous ensemble au cours de la
“ journée verte ” du Printemps 1993.
|
Nous
raconterons l’histoire de ces maisons en descendant la rue, mais pour l’instant,
revenons à la villa « Riant Site »
Elle est
achetée en 1929 par Mr et Mme Pierre Hibert, que Mauricette et François ont
connus, mais dont nous ne conservons qu’un vague souvenir (nous n’avions
respectivement que 8 ans et 3 ans).
Puis en 1941
par Mr et Mme Manuel Rojo dont nous nous souvenons beaucoup mieux. Mr Rojo est
issu d’une famille d’ouvriers agricoles Espagnols. Lorsqu’il arrive en France,
il s’embauche aux usines Renault, ses économies lui permettant d’acheter cette
maison à l’âge de 50 ans. Mauricette se rappelle que Manuel Rojo adore raconter
des histoires à Maurice Boulay son papa, qui fait son jardin de l’autre côté de
la clôture grillagée. Elles se terminent par un gros rire qui cesse aussitôt,
lorsque Madame Rojo met le nez à la fenêtre ! Yves Rojo, petit fils de
Manuel se souvient : “ Mon grand-père me racontait des histoires
savoureuses, qu’il inventait le soir au coin du feu et au fil de
l’eau ! ”.
Manuel
Rojo se révèle être un excellent jardinier, il crée un joli jardin d’agrément à
proximité de sa maison, avec des plates bandes gazonnées, des rosiers de
multiples couleurs et des allées gravillonnées, devant lesquels les passants
s’arrêtent volontiers, en montant la Sente de la Procession pour aller se
promener dans les bois de Fausses Reposes.
Derrière
ce jardin, une haie de poiriers en espalier et, derrière cette haie, un jardin
potager magnifique qui me rappelle, à moi François, les travaux de mon papa
qui, de 1912 à 1926, devait entretenir ce même jardin où il avait creusé un
puits dont se sert Mr Rojo pour arroser ses légumes.
Nous
étions convenus avec lui de ne pas arracher un poirier planté par papa ;
il existe toujours entre nos deux propriétés et nous l’avons respecté le 20
Mars 1993 en refaisant la clôture.
C’est
Après 22
ans de retraite, Mr Manuel Rojo meurt à “ Riant Site ” le 1°
Septembre 1963 à l’âge de 72 ans. Sa femme et ses enfants vendent la maison et
le grand terrain le 28 février 1964.
Le nouvel
acquéreur est
Le jardin
autour de la maison est réduit à sa plus simple expression. Madame Rojo et ses
enfants négocient avec la C.I.C.A. leur maintien dans les lieux jusqu'à la fin
de la construction d’un logement réservé pour eux dans le nouvel immeuble où
Madame Rojo et sa fille habiteront jusque la fin des années 1980.
Le 21
Janvier 1970, la C.I.C.A. vend “ Riant Site ” à Gérard et Jocelyne
Lefèvre que nous sommes heureux d’accueillir dans le quartier. Gérard et
Jocelyne sont tous deux techniciens à l’Office National d’Etudes et de
Recherche aérospatiale. Ils ont 2 enfants lorsqu’ils arrivent : Anne 5 ans
et demi et Laurent 2 ans. Ils accueillent Line dans leur nouvelle maison au
mois d’août 1971.
Les
enfants sont heureux de faire connaissance avec Véronique et Fabienne Adt et de
se lier avec elles d’une amitié durable. Par la suite, Gérard continuera sa
carrière dans l’immobilier tandis que Jocelyne reprendra du travail en 1977 à
la Mairie de Viroflay où elle a été très appréciée des Viroflaysiens
reconnaissants.
Nos
nouveaux voisins font partie intégrante de l’Association Syndicale Autorisée des
Propriétaires de la Rue du Colonel Fabien ( A.S.A. ) de 1972 à 1992 car
“ Riant Site ” possède un droit de servitude, accordant aux
propriétaires successifs, une bande de terrain de
Aujourd’hui,
en l’an 2007, le réseau souterrain d’alimentation énergétique de « Riant
Site » ne passe plus par ce couloir de terre entre les deux propriétés
d’Héliane Donatien et de
Nous
sommes heureux que cette circonstance ait favorisé une connaissance mutuelle
entre l’Association et les propriétaires successifs de « Riant Site »
ce qui nous a permis d’apprécier leur gentillesse, au cours des multiples
rencontres des membres de l’ancienne et de
Après la
construction de la rue du Colonel Fabien en 1974, la Sente de la Procession
perd son aspect rustique et chaotique, au profit d’un revêtement goudronné. Le
grand portail latéral est supprimé (un poteau existe encore) et remplacé par le
portillon actuel. En 1985, Jocelyne et Gérard construisent le petit sas vitré qui
accueille le visiteur et le met à l’abri du vent. C’est avec nostalgie qu’ils
quittent “ Riant Site ” dont ils avaient apprécié le charme et
Après
l’achat de la maison par Benoit et Nathalie (et David) Firmin le 9 Septembre
1996, nous accueillons avec plaisir une jeune famille bien sympathique à
laquelle nous souhaitons
Nous leur
souhaitons d’être heureux parmi nous et de poursuivre, en la rajeunissant,
l’histoire d’une maison vénérable, qui sera bientôt centenaire et à laquelle
ils pensent redonner, peut-être un jour, son nom d’origine !
Pour des
raisons professionnelles,
Yu-Ing et
Alexis ont choisi cette maison en raison de sa proximité avec la forêt dont
Alexis est amoureux. Yu-Ing, originaire du Japon a fait ses études à Paris.
Elle est devenue ingénieur de l’Ecole Centrale, tandis qu’Alexis est ingénieur
du Corps des Mines.
La
famille est accueillie par l’Association lors de sa fête du 30ème Anniversaire
le 20 septembre 1998 et devient spontanément adhérente à part entière à nos
manifestations d’amitié et de solidarité.
Yu-Ing se
présente aux élections du Conseil d’administration du 7 février 2001 et sera
élue à l’unanimité et le bureau l’élira Vice Présidente le 23 février 2001.
Depuis
nous avons partagé avec émotion deux évènements majeurs survenus dans cette
famille :
Le départ
pour le Ciel du petit Louis le 7 novembre 2001 mars 2002, auquel ses parents
ont dit au revoir, lors de la discrète cérémonie religieuse à laquelle nous
avons été invités le 16 mars 2002: « Louis, nous sommes heureux avec
ta maman de t’avoir eu, de t’avoir accueilli chez nous, et de t’avoir
accompagné. Tu resteras, pour nous, tes parents, une lumière éternellement
allumée, tu seras toujours avec nous »
L’arrivée
bienheureuse de Wallerand le 21 avril 2004, présenté en ces termes par sa
grande sœur Laure qui le tient dans ses bras : « Il y a Laure,
princesse petits pois sous de allures de garçon manqué, il y a eu Louis,
lumière éternelle, et depuis le21 avril 2004, il y a Wallerand , chevalier
picard aux yeux bridés »
Depuis,
Alexis Galley est devenu le responsable avec Yu-Ing, de nos « Parties
Forestières » de ramassage de bois.
Puis « La Ville aux Bois » en 1908.
Ces 3 propriétés
(si on inclut
|
Histoire de la Ville au Bois
Pour les habitants du quartier
des Sables de la ville de Viroflay, et notamment pour ceux de la rue du Colonel
Fabien, ce nom évoque beaucoup d’évènements heureux depuis que cette grande
maison de maître devint le bien commun du Peuple , grâce à l’acquisition faite
par
Elle devient à partir de
l’année 1980, après rénovation complète, transformation et adaptation aux
règles de sécurité :
-Une crèche municipale de dix-neuf berceaux et un jardin d’enfants de 16 places.
-Un centre aéré bien aménagé de
60 enfants de maternelle (fonctionnant tous les mercredis et pendant les vacances scolaires) qui, sous la conduite
de 8 animateurs, évoluent dans des activités diverses, parmi lesquelles les
jeux et promenades en Forêt des Fausses Reposes. (et qui passent joyeusement
par la rue du Colonel Fabien)
- Une garderie du soir de (16h
15 à 18h 45) de 55 enfants scolarisés aux « Aulnettes » et au
« Coteau » amenés par car scolaire.
-
-Le lieu des réunions et des
fêtes de l’Association de la rue du Colonel Fabien qui, dès le début, prête son
concours aux projets municipaux.
«
Cette décision est prise par le
Conseil Municipal de Viroflay dans sa séance du 18 Octobre 1976, dont voici la
délibération votée à l’unanimité :
« Le Conseil, considérant
les difficultés rencontrées par les familles et les personnes isolées pour se loger
à Viroflay, du fait de la faible proportion de l’habitat locatif donne pouvoir
à Monsieur le Maire, pour mener les négociations en vue de conclure un bail
avec le Foyer du Fonctionnaire et de
La perspective de construire
des HLM dans le quartier pavillonnaire des Sables, suscite quelques
appréhensions, qui laissent place rapidement à une bonne insertion, tant dans le
paysage que sur le plan des relations sociales.
Une crèche parentale, gérée par
les parents eux-mêmes, d’une douzaine de berceaux, fonctionne également au rez
de chaussée d’un des bâtiments. Tout ceci fait dire aujourd’hui à une habitante
ancienne du quartier :
« L’intégration des
habitants des immeubles de la rue des Sables est une totale réussite »
Mais revenons à la naissance de
la maison à partir de la situation géographique des lieux, au début du XIXème
siècle et à l’histoire des propriétaires qui s’y sont succédés depuis cette
époque jusqu’au XXIème siècle où nous sommes entrés depuis 7 ans.
Situation des lieux
La construction de la voie
ferrée Paris-Versailles ouverte au public le 2 août 1839 par l’ingénieur
Clapeyron provoque, sur les coteaux
ensoleillés de la rive droite de Viroflay, la coupure de terres maraîchères
jusqu’alors cultivées en « lames de parquet » orientées
Sud-Nord, d’où l’idée de vendre celles situées entre la ligne de chemin de fer
et la forêt de Fausses Reposes. Cela nécessite aussi la création de chemins
d’accès qui prendront souvent les noms des anciens propriétaires ou de leur
culture : rue Antoine et Jules Herbron, Julien Certain, sente de la
Cerisaie, rue des Sables, rue des Maraîchers (qui deviendra la rue des Marais),
etc.
C’est ainsi que deux
cultivateurs de Viroflay, Herbron et Certain, mettent en vente au début de ce
XIXème siècle une parcelle de terre de 43 ares
qui sera acquise le 30 Mars 1908 par un couple : Mr et Mme Sagnet.
Les premiers acheteurs et leur projet.
Pierre Constant
« Napoléon » (dit Léon) Sagnet est né le 9 octobre 1861 à Verviers
dans l’Aisne. A 47 ans il est au sommet de sa carrière de Secrétaire Général de
Avec son épouse Eva, ils
achètent ce terrain pour le prix de 17 042 francs qu’ils ont, selon l’acte
d’achat, devant Maître Boisaubert, notaire à Sèvres :
« A l’instant payé en
bonnes espèces de monnaie ayant cours et billets de
.
Eva Bruandet que
« Napoléon » a épousé le 27 Août 1903 décède à Paris le 30 Octobre
1908, 6 mois après l’achat de Viroflay , laissant son mari seul pour poursuivre
leur projet.
Le couple n’avait pas perdu de temps
pour établir celui-ci : la construction d’une grande maison bourgeoise
qu’ils appelleront la « Ville aux Bois », ainsi que le révèle l’acte
de décès d’Eva qui stipule le début de sa construction.
Elle sera terminée bien avant
la grande guerre qui éclate le 3 août 1914.
Description de
La grande villa que
« Napoléon » et Eva ont projetée s’élève maintenant sur un sous-sol
et cave desservis par une porte extérieure.
Le rez-de-chaussée se divise en
: une salle à manger, un grand salon, un petit salon, cuisine, office,
water-closet, desservis par un vestibule.
Vient ensuite un premier étage,
auquel on accède par un escalier d’honneur donnant sur le vestibule qui
dessert : trois chambres de maître, une salle de bain, une lingerie et
water-closet.
Le deuxième étage comprend deux
chambres de maître avec cabinet de toilette, 5 chambres de domestiques et
water-closet.
Le tout couvert de tuiles, eau,
gaz, électricité, chauffage central.
En plus du bâtiment principal
est construit, en bordure de
Un jardin d’agrément est créé
sur le devant avec de beaux arbres qui deviendront immenses et , sur l’arrière
, s’étendant jusqu’à la ligne de chemin de fer, un grand potager verger qui
occupe la moitié de la superficie totale et dans lequel est creusé un puits.
Toute la propriété échappe à la
vue des passants, cachée par un haut mur de meulière surmonté d’une grille de
fer forgé , que l’on retrouve dans le dessin du grand portail de fer plein
situé sur la partie droite de la rue des Sables tandis qu’une porte de service
de même fabrication se trouve sur le côté gauche près du garage qui fait face à
la maison du 23 de la rue des Sables.
Elle voit
« Napoléon » requis à son poste de Secrétaire Général du
Métropolitain, par
« Napoléon se remarie le
29 Septembre 1919 à l’âge de 58 ans à une « jeune » femme belge de 41
ans, Julia Castelin, avec laquelle il demeure à Paris mais qui prend en main
les réceptions de
Monsieur Fulgence Bienvenüe
Né dans les Cotes d’Armor le 27
janvier 1852, Fulgence, le treizième enfant d’un notaire d’Uzel, fut élevé dans
le culte des traditions.
Il se montra d’abord passionné
pour les lettres, mais son désir d’action le poussa vers la carrière
d’ingénieur. Il entra à Polytechnique en 1870 et à l’Ecole des Ponts et
Chaussées en 1872.
En 1875 il fut nommé ingénieur
à Alençon, chargé en particulier de la construction du chemin de fer de
Fougères à Vire.
Le passage de cette ligne à
Mortain présentait des difficultés réputées insurmontables. Bienveüe réussit à
les vaincre avec autant de simplicité que d’élégance sans recourir à des
travaux coûteux. Cette carrière si brillamment commencée faillit être
tragiquement arrêtée par un grave accident. Le 25 février 1881, alors qu’il
conduisait le jury d’expropriation sur le tracé de la ligne de Pré-en-Pail à
Mayenne et que, debout sur le wagon de chantier sommairement aménagé pour le
transport des jurés, il recommandait à ceux-ci la prudence, un démarrage
intempestif de la locomotive le projeta sur les rails. Les roues lui broyèrent
le bras gauche et ont du pratiquer la désarticulation de l’épaule. Il montra beaucoup de courage au
milieu des souffrances de ce qu’il appela plus tard, l’expropriation de son
bras. Il reçu cette même année
Bienvenue dressa dès 1896, un
avant projet de métropolitain de Paris à traction électrique. Cet avant projet devint un projet définitif en 1897 et
enfin, le 30 mars 1898, une loi déclara d’utilité publique l’établissement dans
Paris d’un chemin de fer métropolitain.
La première ligne, de la porte
de Vincennes à
.
En 1932, à l’âge de 82 ans,
Bienvenüe obtint sa retraite, il avait construit
Demeuré Ingénieur Conseil, il
continua à collaborer à la grande œuvre du métro parisien, jusqu’à sa mort dans
son domicile parisien, 112 Boulevard de Courcelles, le 3 août 1936.
La station de métro qui porte
son nom, relate en photos, la vie de ce breton devenu parisien, que l’on
surnomme « Le Père Métro »
auquel, soixante dix ans plus tard «
La Légende de Fulgence Bienvenüe à
Contrairement à l’idée répandue
suivant laquelle Fulgence Bienvenüe , ou sa famille, aurait été propriétaire ou
locataire de
Par contre, tout laisse à
croire qu’il y a séjourné, notamment dans les
années d’après la guerre de 1914-1918 et jusqu’en 1925, à l’invitation
de son secrétaire général « Napoléon ».
En l’honneur de son hôte de
marque, Julia organise, avec ses domestiques, des réceptions chaudes et gaies,
à l’image de celles de son pays. Gageons que Fulgence et son épouse Marie
Jeanne apprécient, à l’âge de 67 ans, ces temps de détente et de repos à la
« Ville aux Bois », si proche à la fois de la forêt de Fausses
Reposes et de
Après une longue et fatigante
carrière à l’ombre de son maître Fulgence Bienvenue, emplie d’innovations mais
aussi de résistances administratives et de tous ordres à vaincre devant ce mode
nouveau de transport parisien, « Napoléon » estime qu’il est temps de
prendre sa retraite, dans le pays de Julia, et vend «
Plusieurs lecteurs de «
Oui, c’est bien de sa famille
qu’il s’agit.
Son père, Mr Ambroise Castelli,
né à Vernon dans l’Eure le 27 août 1896, ingénieur, Chevalier de
Connaissant le quartier des
Sables, Ambroise apprend que la villa de « Napoléon » est mise en
vente chez Maître Betheuil , notaire à Sèvres, il l’acquiert pour le prix de
125 000 francs le 4 Juin 1925, sachant que sa femme va lui donner un enfant
dans les jours qui viennent. Philippe né le 8 juin, est donc accueilli dans
cette maison dès sa naissance : il y restera jusqu’à l’âge de 7 ans en
1933.
Ayant quatre ans de plus, et
d’un milieu social différent, je n’ai jamais été invité par lui à
Le comédien Philippe Castelli,
partenaire privilégié de l’émission « Les Grosses Têtes », est né à
Chaville en 1926.Il fait un passage « au petit conservatoire de la chanson
de Mireille », avant de tourner pour la première fois (1959) dans Les
« Bonnes Femmes » dirigé par Claude Chabrol. De 1959 à 1969, il
enchaîne avec « le Caporal épinglé », de Jean Renoir.
« Landru » de Claude Chabrol, « Les Tontons Flingueurs »
de Georges Lautner. Viennent ensuite « Les Seins de Glace » et
du même réalisateur : « Quelques Messieurs Trop
Tranquilles », « Ils sont Tous
des Sorciers », « Les Bons Vivants », « Flics ou
Voyous », « Laisse Aller » « C’est une Valse ».
L’Association de la rue du
Colonel Fabien l’invite plusieurs fois à l’une ou l’autre de ses fêtes à la
« Ville aux Bois » mais malheureusement il n’a jamais pu revenir dans
cette maison où il a passé les 7 premières années de sa vie.
«
Philippe Castelli
(1926-2006), comédien français de talent a vécu dans cette maison de 1926 à
1933.
Elle vient de sortir des usines
André Citroën et révolutionne le monde
automobile qui croyait impossible, à cette époque, de réaliser de nouveaux
progrès.
Pour moi, ce n’est que 32 ans
plus tard, en 1966, que je réalise mon rêve : conduire une traction avant noire
prêtée par un ami, pour partir en vacances en famille de 8 personnes, pour la
première fois en automobile !
Joseph a 25 ans lorsqu’il
arrive de sa Bretagne pour chercher du travail à Paris.
Il trouve à se loger à Chaville
tandis que son épouse Denise est restée au pays, où elle donne naissance à
Georges, le 21 novembre 1926, dans le joli petit village de Lanriec, un lieudit
de
Quelques temps après, Joseph
trouve cet emploi de gardien jardinier à la « Ville aux Bois »avec un
logement annexe de son contrat de travail, lui permettant de faire venir sa
famille .Il y travaillera de 1928 à 1939, date à laquelle il est rappelé sous
les drapeaux de
Fait prisonnier, il meurt
tragiquement dans un accident du travail
le 17 octobre 1940 à l’âge de 39 ans.
Voici la citation de l’armée
française :
Joseph, Frédéric,
Auguste , Marie Kervagoret, né le 27 avril 1901 à Trégunc (Finistère) prisonnier de guerre au stalag I
B (Hohenstein) matricule 45938, est « mort pour
Il est inhumé au
cimetière de Gdansk (Pologne), section D rang 2.
(Kervagoret
J.est inscrit en lettres d’or sur le mémorial en mairie de Viroflay)
Le garage au dessus duquel
habite la famille de 1928 à 1961 n’existe plus, mais son souvenir reste vivant en moi.
Jojo, fait un apprentissage et
devient ouvrier tourneur.
Sa maman Denise, pupille de
l’Assistance Publique (après la disparition en mer de son papa), de santé
fragile, encore ébranlée par la mort de Joseph, décède à son tour à l’hôpital
de Versailles le 25 avril 1953.
La solitude de
« Jojo » entraîne une maladie alcoolique. Au cours d’une bagarre à
Pigalle, il est hospitalisé, trépané, et devient épileptique puis décède le 20
août 1961 dans sa chambre du garage de
Je conserve de la famille un
souvenir reconnaissant pour l’aide apportée par Joseph à ma maman seule et
invalide et à moi-même, pour transformer la basse-cour de mon père décédé en jardin potager, et pour la
joie communicative de son épouse Denise, dont je me prends encore à fredonner
des bribes d’une chanson coquine :
(C’est l’histoire de deux
copains voyageant sans le savoir dans le même train, mais dont l’un deux a
séduit la femme de l’autre) :
Par la petite lucarne il
regarde et soudain,
Il aperçoit sa femme dans les
bras d’ son copain,
Sur la sonnette d’alarme vite
il se précipite,
Sans prendre l’temps de lire la
consigne explicite :
Refrain :
En cas d’accident vous n’aurez
qu’a tirer violemment sul’ cordon
Tout appel non justifié est
passible d’une contravention.
Le train s’arrête enfin,
l’chef accourt sur les lieux
Et très aimablement il vient
dire au monsieur
Qu’avez à déclarer, êtes vous
victime d’un crime ?
Non dit-il, j’suis cocu d’la part d’ma légitime
C’est pas une grave affaire
répondit l’chef de train,
Pour un enfantillage faire
autant de potin,
Nous n’ marcherions jamais si
j’avais la consigne
D’arrêter à chaque fois qui
s’passe ça sur la ligne
Refrain :
Puisque sans accident vous
avez, tiré violemment sul’ cordon
Votre appel n’étant pas
justifié, J’vous colle 100 francs d’ contravention !
Le premier juillet 1933, Monsieur
René Loreau, industriel, Maire de Briare depuis 1919, et domicilié au château
de Beauvoir dont il est propriétaire, Conseiller Général du Loiret, acquiert la
« Ville au Bois » pour la somme de
475 000 francs.
Monsieur René Loreau est âgé de
63 ans. Il est veuf en première noce de Madame Marie-Joseph Deville de Marisy
et tuteur de ses deux enfants mineurs : Blanche née le 26 mai 1917 et
Jean, né le 26 juin 1919 .C’est pour eux qu’il veut faire un placement
d’argent. Il a connaissance de la vente de la « Ville aux Bois » par
une parente qui demeure à Versailles avec Blanche qui a 16 ans.
Les nouveaux propriétaires de
Le logement de
Pendant 42 ans, la vie des
locataires se déroule dans le plus grand secret,entouré d’un parc touffu non
entretenu, derrière le haut mur de pierres meulières, ce qui ne manque pas de susciter
des légendes de maison hantée !
Seul l‘épisode de la guerre
1940-1945 rompt le mystère puisque l’armée allemande d’occupation réquisitionne
la « Ville aux Bois » de 1940 à la libération, comme le rappelle
Jacques Garnaud, dans l’histoire de la maison de son grand-père Antonin,
relatée dans la « Giroflée Libre »n°6, de mars 1996.
« Mon grand père reçoit un
soir la visite inopinée d’officiers allemands de
Nous n’avons connu que le
dernier locataire :
Monsieur René Loreau qui est
toujours Maire de Briare, décède à Paris où il se trouve en traitement le 21
octobre 1935 à l’âge de 65 ans et c’est le subrogé tuteur des enfants, frère de
feu Madame Deville de Marisy, qui est chargé du partage des biens revenant aux
deux enfants, dont le second encore mineur.
A la veille de la seconde
guerre mondiale le 25 juillet 1939, sentant les bruits de guerre se rapprocher,
le subrogé tuteur estime nécessaire de faire le partage des biens de la façon
suivante :
Blanche reçoit la
« Ville aux Bois » estimée
à francs …… 450 000
Un immeuble à Boulogne sur Seine estimé à
: …………………….. 350000
Soit francs :
………………………………………… 800000
Jean reçoit de son côté
le château de Beauvoir estimé à :……..
508 000
Les meubles du château
estimés à : …………… 105 000
Trois autres immeubles
estimés au total à : …………
187 000
Soit francs
:…………………………………………..
800 000
A la suite de ce partage,
effectué devant Maître Albert Amigues, notaire à Carcassonne, grand ami de
Conclusion :
C’est avec elle que Monsieur le
Maire de Viroflay négocie l’achat de
Les murs d’enceinte font place
à des clôtures agréables à partir desquelles tout le quartier des Sables
apprécie les aménagements permettant la garde, l’éducation des enfants, et
l’expression de ses fêtes et réunions diverses.
Sans l’intervention de
Son Maire, son Conseil
Municipal, et ses Contribuables, cette grande propriété aujourd’hui si utile à
la collectivité, aurait probablement disparu.
Contemporaine des deux maisons
voisines, construites dans les mêmes premières années (1908)
du XX ième siècle, celles
des familles : Louvencourt au n°2 de la rue du Colonel Fabien, et Géan au 23 de la rue des Sables, toutes les
trois deviendront centenaires en 2008.
Souhaitons que l’Association de
la rue du Colonel Fabien, et
Puis dans
le même temps (1908) :
Histoire de
Après
« La Ville aux Bois, la première maison de la rue, la plus petite de
toutes les autres, est celle construite a l’angle sud est de la rue du Colonel
Fabien et de la rue des Sables
En fait
c’est elle, cette petite maison, qui va provoquer la construction du chemin de terre qui
deviendra plus tard la rue du Colonel Fabien.
Le
terrain qui la reçoit est acquis le 23 juillet 1907, par une vieille
demoiselle : Suzanne Georgina Troupin, devant maitre Boisaubert, notaire à
Sèvres, des consorts Herbron.
Elle
devient ainsi la « Marraine du Chemin ».étant la première
propriétaire qui le fera successivement passer de3 à
Avant
d’aller plus loin évoquons les premiers propriétaires du « chemin de
Ce furent: Herbron, Moser, Troupin.
Nous les retrouvons dans tous nos actes de propriété.
Jules et Antoine Herbron étaient 2 frères qui avaient
hérité de leur père décédé en 1886.
Ils possédaient les 2 tiers supérieurs du coté pair de la
voie.
Antoine étant décédé, sa veuve vendit sa part à Jules qui
devint le seul propriétaire.
Suzanne Troupin, en acquit le 1/3 inférieur.
Jean Moser, pépiniériste, possédait la quasi totalité des
terres du coté impair du chemin.
Le 8 Février 1908, ils conclurent à trois une convention
relative à la création du chemin de St Germain. Laissons parler la convention:
"Il sera établi
entre les propriétés de Troupin-Herbron d'une part et de Moser d'autre part, un
chemin de terre allant du chemin des Sables à la sente de la Procession"
"Le sol de ce
chemin sera fourni par chacun des intéressés, conformément aux cotes figurant
sur le procès verbal ci-annexé"
« Il aboutira d’un bout au
sud-est ou Chemin des Sables et d’autre bout, au nord- ouest ou chemin des
Petits bois.
« La dite voie ou chemin de
terre appartiendra divisément, à Melle Troupin, à Mr Herbron et à Mr
Moser en raison du sol fourni par chacun
d’eux et ils transmettront la propriété du sol à chacun de leurs futurs
acquéreurs au droit de portion de terrain par eux vendue ».
« Le dit chemin devra être
créé et maintenu en bon état de viabilité et entretenu par Melle Troupin et par
les acquéreurs de Mr Herbron et de Mr Moser, proportionnellement à la façade
occupée par chacun d’eux sur le dit chemin et sur la moitié de sa largeur
"Chacun des
comparants ou leurs acquéreurs, aura droit au passage à tous besoins et usages
à pied, à cheval, avec voiture, chevaux et bestiaux à toute heure du jour et de
nuit sur la voie ou chemin de terre et dans toute son étendue"
"Si un
différend quelconque venait à surgir relativement au chemin, il sera examiné et
jugé par la masse des propriétaires réunis en syndicat"
"Tous seront
tenus de donner un avis et chacun sera obligé de se soumettre à l'avis de la
majorité"
C'est sans doute cet esprit démocratique qui nous inspire
encore aujourd'hui dans notre rue!
Le 1er Juillet 1909, ils conclurent ensemble une autre
convention avec
23 Rue des
Sables :
Le terrain et le chemin
L’acte initial d’achat révèle que le 23 Juillet 1907,
devant Maître Boisaubert Notaire à Sèvres, Mr Jules Herbron, cultivateur à
Viroflay vend à Melle Suzanne Georgina Troupin, l’immeuble ci-après :
« Désignation :
Commune de Viroflay, lieu dit les Sables ou le chemin de Saint-Germain 1) une portion de terrain d’une contenance de
Sachant
que cette façade de terrain est celle de la plus grande longueur (
La maison et se première propriétaire
Oui, elle appartient bien au lotissement de
Comme nous le verrons plus loin, elle sera l’élément
fondateur du Chemin de Saint- Germain, devenu rue Antoine Herbron puis du
Colonel Fabien en 1946.
Elle est construite en 1908, sous l’égide d’une demoiselle
de
Elle nous pardonnera de l’appeler familièrement Georgina.
C’est une artiste, elle confectionne de magnifiques fleurs de soie, mais, elle
est surtout professeur de piano et de chant à son domicile. Pour que ses élèves
puissent monter leurs gammes ou chanter
à longueur de journée, elle désire être isolée et se rapprocher du bois
des Fausses Reposes. Parmi ses élèves : Françoise Mougeot, qui habite
toujours le quartier, et Annick Besnard qui, pour faire plaisir à sa grand’mère
Clémence, prend des leçons de piano jusqu’au jour de son 15ème
anniversaire où elle choisit comme cadeau
devinez quoi ?…….de ne plus en faire ! Par contre Mauricette
passant dans la rue a encore dans ses oreilles la voix mélodieuse de Georgina.
A 35 ans, elle désire
construire une maison qu’elle dessine elle-même (il n’y a pas encore de
permis !)
Regardons la bien cette petite maison de meulières fines :
sauf les deux meurtrières de l’escalier, elle est entièrement calfeutrée du
coté nord-est. Son entrée ouest, protégée de la pluie par un bel auvent, donne
sur le nouveau chemin. Ses petites fenêtres, semblent le jour nous faire des
clins d’œil, tandis que la nuit, leurs volets de bois ferment leurs paupières.
Les ouvertures de la façade plein sud sont dissymétriques. On devine la cuisine
au dessus de la porte de cave. Une grande porte-fenêtre ouvrant sur un balcon
de bois ouvragé désigne la pièce principale, seules les deux fenêtres des
chambres du premier étage sont identiques.
Les larges appuis des fenêtres sont en briques jaunes,
alignées en rangs superposés, ou agrémentées d’une autre rangée disposée en
dents de scie.
(Laissons de côté le garage, construit 70 ans plus tard.)
Enfin, la maison est coiffée d’un large chapeau de tuiles
se rabattant sur les deux pignons.
Invités par Claire et Laurent Pilo, jeunes mariés de l’été
dernier, qui se plaisent beaucoup dans ce nid d’amoureux, on est surpris par la
disposition de son intérieur : un vestibule d’entrée, carrelé à l’ancienne,
ouvre ses portes sur la cuisine, les commodités et les escaliers de cave et du
premier étage. Puis, de façon inattendue, trois marches de pierre blanche
donnent accès à la pièce principale. La maîtresse de chant et pianiste a-t-elle
voulu diminuer la hauteur de plafond pour limiter les effets de résonance ou
d’acoustique ? Ou plus prosaïquement, réduire les frais de
chauffage ?
La antise du froid
est constamment présente en ces temps anciens où les hivers sont rigoureux et le chauffage central non encore installé
partout.
Une belle cheminée de marbre moucheté (aujourd’hui
condamnée) orne la pièce et rappelle le temps où une salamandre réchauffe les
doigts des pianistes et développe les cordes vocales des chanteurs !
On s’étonne d’une petite alcôve creusée dans l’un des
murs, c’est tout simplement l’emplacement du piano ! Derrière la maison le
grand jardin est découpé en planches de légumes, entourées de haies de buis
épais, qu’Annick Besnard trouve bien sinistre !
Que diriez-vous de nommer Melle Suzanne, Georgina Troupin, à titre posthume, « Marraine» de notre rue ?
La vente de la maison à
Lorsque survient la 2° guerre mondiale, Georgina a 68 ans.
Elle ne bénéficie d’aucun régime de retraite et décide, en 1941, de vendre sa
maison en viager.
Son acquéreur est une famille amie : Joseph et Marie Géan,
qui habitent rue Chanzy à Viroflay. Les Parents de Marie possèdent une grande
maison rue Gallieni, c’est là que nait
en 1913, leur fils unique Pierre. Il est maintenant âgé de 28 ans
et Georgina souhaite ardemment que sa
maison lui soit destinée.
Joseph Géan est un ancien chef coupeur chez Barclay,
avenue de l’Opéra à PARIS.
Il est revenu de la guerre 14-18, grand blessé, décoré de
Leur fils Pierre fonde, avec Geneviève, une famille qui
s’enrichit rapidement de quatre enfants : Jean-Pierre, Anne-Marie,
Christiane et Françoise qui naissent de 1944 à 1951. Il n’habitera donc pas la
petite maison. Les vœux de Georgina seront-ils un jour exaucés ?
Joseph et Marie cèdent leur grande maison à leurs enfants
et petits enfants et vont habiter à quelques centaines de mètres, impasse Dupin
à Viroflay.
Joseph décède en 1947 à l’âge de 63 ans et Marie, en 1985
à 98 ans, après avoir eu la joie de voir grandir ses petits enfants et arrières
petits enfants.
Quant à Melle Troupin, elle continue de vivre dans sa
maison jusqu’à l’âge de 82 ans. Elle termine sa vie à
La location de la Maison
Après le décès de Melle Troupin,
Dès lors elle accueille, de 1958 à 1977, Albert Briel métreur, proche de la retraite et son
épouse .Ce sont de vieux amis de
Albert décède
l’année suivante et Mme Briel ne pouvant rester isolée est relogée par
De juillet 1978 à décembre 1981, arrive la famille d’Argoeuve.
C’est celle de Françoise Géan (4ème enfant des propriétaires) et de
François d’Argoeuve qui arrivent de Cayenne avec leur première fille Cécile, qui
attend une petite sœur : Amandine !
Ils honorent ainsi le vœu de Melle Troupin à la place de leur
papa !
C’est pour eux que le garage est construit en 1978.
Nous retrouvons la famille
dans nos photos de la fête de l’Association de la rue du Colonel Fabien
du 21 Septembre 1980. Ils ne peuvent rester dans la maison sans l’agrandir et
nous quittent en Décembre 1981 dans la perspective d’une troisième naissance :
Antoine. Celui-ci, qui a maintenant 20 ans, va poursuivre prochainement ses
études en Angleterre.
A partir de 1982, les consorts Géan confient la gestion de
la maison à une agence : Clément Le Petit, de Viroflay
Se succèdent alors dans la
maison :
- D’avril 1982 à août 1992, Audrey et Philippe Fouré. Audrey nous
apporte un petit air d’Amérique, son pays natal. Pour
Toute la
famille participe aux activités de l’Association. Mauricette se souvient
être llée jouer à la grand’mère auprès
des garçons fort gentils. Kevin est actuellement en terminale avec les projets
d’études d’ingénieur l’année prochaine. Andy lui, est en 4ème. Nous souhaitons une bonne continuation à nos
anciens voisins qui conservent des liens d’amitiés dans la rue du Colonel
Fabien, d’où ils partent au mois d’août 1992, pour une maison plus spacieuse
dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en Yvelines.
- D’octobre 1992 à août 1997, Nathalie et Vincent Freyre
A leur tour c’est par leurs prédécesseurs,
Ils accueillent Adrien en 1996 et partent à Bordeaux le 31
Août 1997 pour cause de mutation professionnelle. Ils nous ont écrit une lettre
sympathique à l’occasion du 30ème Anniversaire de l’Association le
26 septembre 1998.
- D’octobre 1997 à octobre 1999 Bernard Ragusa, divorcé, cadre
d’EDF/GDF, par ailleurs Directeur de l’Urgence et du Secourisme à Vélizy, de
Toutes ces personnes citées nous laissent un excellent
souvenir et l’Association sera toujours ravie de les revoir
Depuis le 1er
avril 2000 Claire et Laurent Pilo, nous ont
exprimé l’intérêt qu’ils portent à
Nous ne pouvons terminer ce long récit sans remercier
Pierre Géan (qui fêtera son 90ème Anniversaire le 1er
septembre prochain au milieu de ses 8 enfants,
22 petits enfants et 5 arrières petits enfants)
Avec son épouse Geneviève, ils sont toujours restés
fidèles à notre association depuis sa création en 1968 et ont eu beaucoup de
patience pour nous aider à rédiger cette
histoire, que nous leur dédions. (Depuis lors nous avons rendu hommage
à Mr Pierre Géan, décédé le 21 janvier 2005 dans sa 92èmè année)
Claire et Laurent Pilo ont quitté Viroflay et ont été
remplacés à compter du 1er août 2004 par Delphine et Nicolas Breuils
qui ont emménagé avec leurs deux jeunes enfants : Agathe et Hugo. Nous avons
dit la bienvenue à nos nouveaux voisins qui ont voulu s’acquitter immédiatement
de leur cotisation 2004 à l’Association.
A leur tour Delphine et Nicolas, qui ont bien partagé avec
nous, lors de nos manifestations statutaires ou culturelles, ont abandonné la
trop petite maison, pour un logement plus spacieux au n°35/37 de
Ils ont été remplacés le 15 mars 2006 dans la maison, qui
appartient toujours à
Enfin nous garderons le souvenir du couscous tunisien de
Mona, que nous avons dégusté le 30 juin 2007, pour notre fête de l’Au Revoir.
Histoire de la maison «Les Rouges
Gorges»
Le
terrain de
Près d’un
siècle plus tard, Bernard Clot, informé de cette nouvelle, ne s’étonne plus
qu’en reconnaissance de ce baptême, un petit Rouge Gorge vienne voltiger autour
de lui, lorsqu’il travaille dans son jardin !
Jules
& Mathilde trouvent celui-ci un peu étroit, après la construction de leur
maison. Ils achètent, en novembre1911, une bande supplémentaire de terrain de
De 1909 à
1987, les « Rouges Gorges» perdront leur plaque, qui annonce leur entrée
au 15, puis au n°21 de cette rue, mais non leur aspect général : une belle
demeure en meulières claires soigneusement reliées par des joints saillants et
agrémentée sur la façade principale par des plates- bandes de briques colorées
disposées en quinconce aux linteaux de toutes les ouvertures On retrouve ces décorations sur d’autres
maisons de la rue, mais ici les angles sont décorés à intervalles réguliers par
des pierres blanches ouvragées. Sans doute est-ce sur l’une d’elle qu’était
apposée la plaque des oiseaux disparus ?
Mauricette
et moi ne pouvons nous souvenir des constructeurs, qui vendent les
« Rouges Gorges » avant notre naissance, le 30 mars 1920, à la
famille Berton-Vallée, dont nous avons la chance d’avoir retrouvé un membre de
la famille grâce à Annick Besnard : Jeannine Vallée, devenue Madame Zwang, une
belle et grande Dame de 85 ans, aux souvenirs très vifs du quartier, où elle a
vécu pendant sa pleine jeunesse de 1928 à 1935
La famille Berton-Vallée
C’est
Adrien Berton, alors âgé de 35 ans, qui acquiert « Les Rouges
Gorges »par deux actes successifs de 1920 et 1923. Versaillais d’origine,
Ville d’Avrien d’adoption, où il possède déjà deux maisons, il n’achète pas
celle-ci pour lui, mais pour permettre à son vieux père d’y finir ses jours.
Adrien
est un aventurier, devenu Ingénieur des Arts
et Manufactures. Il décide très jeune d’aller tenter sa chance dans une
mine de cuivre de Bolivie à Corocoro, où il épouse à 25 ans une Bolivienne de
20 ans : Marie-Justine Rodriguez, née à Tarata, qui lui donnera trois enfants:
Alain, Yvonne et Jeannette.
Adrien a
une sœur célibataire de 10 ans sa cadette: Julienne, restée en France. C’est
elle qui est chargée d’aider leur Papa Frédéric, ancien commandant sur la base
de Satory, à finir dignement sa vie à Viroflay.
Elle se
voit également confier par son frère, de 1923 à 1930, l’éducation d’Alain, né à
Corocoro en 1912, afin de poursuivre au lycée Hoche de Versailles, des études
qui lui permettront de devenir plus tard ingénieur chimiste.
Mauricette
et moi avons connu Julienne, qui est très relationnelle. Par exemple elle
fréquente les Bergère (actuellement maison Luxereau).Or, Alphonse Bergère travaille
comme contremaître-tôlier à la S.N.C.A.S.O. de Courbevoie, avec un camarade
qu’il invite un dimanche à Viroflay.
Ce
camarade est Marcel Vallée. Il est veuf et par un heureux hasard, fait la
connaissance de Julienne. Ils se plaisent et c’est ainsi que Julienne deviendra
Madame Vallée qui désormais ne sera plus seule, pour assumer les soins au papa
et l’entretien de la maison.
Le
mariage a lieu en 1928. Marcel a une fille de son premier mariage : Jeannine
Vallée. C’est elle qui nous reçoit dans son appartement parisien et qui se
souvient très bien de la vie du quartier : avec
Andrée et Jeannette Bergère qui sont de mon âge, nous sommes souvent invitées
par les deux garçons Besnard : Elie (grand-père de François) et Auguste, à
sortir avec eux dans leur « De Dion-Bouton » pétaradante. Quels bons
souvenirs ! On comprend tout à coup l’utilité de la petite porte dérobée
qui relie les jardins des deux voisins ! (voir le n° 22 de «
Un dimanche, mon père fait une
sieste, à l’ombre de l’épaisse haie de troènes qui nous séparent de la rue,
lorsque la « De Dion-Bouton » dont les freins ont cédé, dévale la rue
à toute allure pour terminer sa course dans la haie à quelques centimètres de
papa, tout étonné de voir une auto près de lui à son réveil !
Julienne
et Marcel donnent un petit frère à Jeannine en 1930, qui meurt durant la guerre
d’Algérie en 1952. Ils habitent Viroflay jusqu’au décès de Frédéric en 1935 et
partent ensuite, avec Jeannine, habiter Maurepas.
Le 15
octobre 1936, les Rouges Gorges sont loués par Henri Gagnardeau, né à Paris le
3 janvier 1914, devenu acheteur technique, et sa fiancée Simone, qui se marient
à Paris le 21 novembre suivant, et désirent y installer leurs jeunes amours.
Adrien conserve
son titre de propriétaire jusqu’au 29 avril 1938, date à laquelle il fait don
de la maison de Viroflay à son fils Alain, tandis que ses deux filles reçoivent
chacune une maison de Ville d’Avray. Adrien & Marie-Justine meurent très
jeunes à 55 et 62 ans.
Jeannine
Vallée nous précise qu’Alain, chimiste expérimenté, travaille sur les prothèses
faciales et devient célèbre en créant un faux nez!
Il
continue de louer la maison jusqu’au moment où la famille Gagnardeau, qui s’est
agrandie, lui demande de l’acheter le 28 Juin 1955, ce à quoi il consent
volontiers. Nous ne savons pas ce que sont devenus Alain, Yvonne et Jeannette
Berton, qui ont habité longtemps à Ville d’Avray. Jeannine souhaite que
« La Giroflée Libre » lance un avis de recherche à leur sujet !
La famille Gagnardeau
Se crée,
vit et s’agrandit dans cette maison de 1936 à 1977. Pendant ces quarante
longues années, le quartier connaît la bonne humeur d’Henri, son sourire jovial
et moqueur, la gentillesse discrète pour les voisins rencontrés à l’Epicerie
«Durocher» (lieu de rassemblement du quartier au 30 rue des Sables) et le
dévouement sans faille de Simone qui, pendant des années, s’occupe jour et nuit
de sa vieille Maman alitée.
Mauricette
et surtout son frère Bernard, fréquentent leurs deux fils : Jean-Claude né
en 1937 et Michel, né en 1944. qui s’entendent très bien et deviennent tous les
deux Moniteurs d’Auto-Moto-Bateaux-Ecole.
Ils
épousent deux sœurs Annick et Thérèse, qui viennent habiter les
« Rouges Gorges ». Jean–Claude et Annick donnent naissance à
Jean-Michel qui a aujourd’hui 33 ans.
La
famille accueille aussi une petite fille : Ginette, dont Henri et Simone
sont devenus Parrain et Marraine pendant leur séjour à la campagne lors de
l’exode de juin 1940. Ginette fera partie de la famille et deviendra secrétaire
à Paris.
Henri est
notre second trésorier de l’Association Syndicale Autorisée de la Rue du
Colonel Fabien. Il a les pieds sur terre et doute, comme Saint Thomas, que
notre petite Association triomphe de la puissante Compagnie « La
Nationale ». Aussi se réjouit-il avec nous de la victoire du Colonel
Fabien !
Nous le
retrouvons dans nos photos de construction de la rue, devisant en « robe
des champs », son éternelle pipe à la bouche avec Jean Douin, notre 1er
Trésorier.
Durant
cette période de transformation de la rue du Colonel Fabien, les Gagnardeau se
voient amputés d’un grand nombre de m2 de jardin, car ils doivent satisfaire à
la fois à l’élargissement de la rue et au pan coupé sur lequel est implanté le
poste de secours incendie. Ils l’acceptent avec le souci du bien commun et le
sens civique qui les caractérisent.
Il règne
dans cette maison une atmosphère de «bien vivre », lorsque le
malheur s’abat subitement sur elle : Jean-Claude meurt subitement le 20
septembre 1976, à l’âge de 39 ans, en attendant un client. Tandis qu’Henri,
très affecté, le suit de la même façon le 4 Avril suivant, en visitant sa sœur
Suzanne à Paris.
Quatre
jours avant son décès, Henri et Simone Gagnardeau, est-ce une intuition ?,
ont conclu la vente de leur pavillon à un jeune couple : Yann et Brigitte
Paulin.
Désormais
Simone partage sa vie avec ses enfants à Chaville, où elle décède le 4 Avril
1994, à l’âge de 81 ans. Nous rendons à sa mémoire, ainsi qu’à celle des siens,
un hommage tout particulier.
La famille Paulin
Le 1er
septembre 1977, arrivent dans la maison, dont l’entrée reste au n°21 de la rue
des Sables, Brigitte & Yann Paulin âgés respectivement de 33 et 37 ans.
Elle est secrétaire, il est ingénieur. Elle est aussi exubérante qu’il est
calme et réservé.
Ils sont
mariés depuis quelques mois et attendent la naissance de Philippe. Tous les
trois font notre joie au cours de la Fête de l’Association, qui se déroule
cette année là chez nos amis Luxereau, qui inaugurent leur terrasse.
Brigitte
sera toujours partante avec Philippe pour toutes les activités du quartier et
ils se produisent avec brio à toutes nos Fêtes, notamment lorsqu’elles sont
costumées !
Par
contre nous voyons beaucoup moins Yann qui passe tous ses loisirs à refaire
tous les joints saillants de sa maison de meulière qui, il est vrai, se sont
dégradés au cours du temps depuis 1909. Fêtes, dimanche et jours fériés nous le
voyons grimpé sur son échelle, en train de gratter ce qui est mauvais et de
refaire sans se lasser ce qui doit être bien fait. Il nous fait penser à Péguy
selon lequel le barreau de chaise doit être aussi soigné que la chaise
elle-même. La maison lui doit pour longtemps ce travail de fourmi qui lui
conserve son aspect d’origine. A l’intérieur de la maison la seule
transformation visible est celle de l’unification du salon et de la salle à
manger.
Brigitte
et Philippe déménagent au Clos St Vigor à Viroflay, tandis que Yann habite à
Chatillon. Cependant l’un et l’autre veulent poursuivre leur adhésion à notre
association et nous continuons de rencontrer Brigitte que nous accompagnons
pendant la longue et pénible maladie qui l’emporte le 8 octobre1989 à l’âge de
44 ans.
Philippe
rejoint son papa que nous revoyons avec sa nouvelle compagne, lors de notre
Fête du 13 septembre 1997, où Bernard & Susan Clot les reçoivent à la
« Ville aux Bois »
Depuis
longtemps Yann souffre de la gorge. Il meurt de la même maladie que Brigitte à
l’âge de 63 ans, au mois d’octobre 2001.
Philippe
qui nous a fait part de cette triste nouvelle nous précise que son papa a voulu
se remarier avant son décès et que sa belle-maman ne l’abandonne pas. En
possession d’un bac professionnel il a
terminé ses études et trouvé un emploi qui lui permet d’avoir son indépendance dans
l’ancien appartement de son père. Il nous demande de dire son bon souvenir à
tous ceux qu’il a connu dans le quartier.
Susan et
Bernard achètent la maison par un acte du 22 juin 1987. Susan est née à
New-York en 1943. Bernard est Ardéchois depuis 1941. Il est ingénieur informaticien.
Le ménage a deux filles déjà grandes : Alexandra et Aurélie. La famille habite
à Ville d’Avray, lorsqu’elle décide de s’installer à Viroflay, rue du Colonel
Fabien.
La
première constatation que le couple est appelé à faire avant la signature de
l’acte notarié est celle de la superficie réelle du terrain par rapport à celle
des actes d’origine cotés en surévaluation. Au lieu de 582m2, le terrain ne
possède en réalité que
Mis en
alerte, le syndicat de l’Association Syndicale Autorisée s’aperçoit que cette
erreur a pour cause la cession gratuite des surfaces des terres à la
municipalité de Viroflay, pour l’élargissement de rue à
Avec
Susan et Bernard tout va se transformer et s’embellir ! L’entrée du
n°21 de la rue des Sables est annulée et remplacée par celle du n°1 de la rue
du Colonel Fabien, à sa grande satisfaction ! De plus, une entrée de voiture,
clôturée par un grand portail, de la même fabrication que celle du portail d’entrée, est également réalisée. Une
jolie clôture grillagée derrière laquelle sont plantés des arbustes de toutes
espèces et de toutes couleurs assure l’intimité du jardin.
L’intérieur
de la maison est agrandi de deux façons : une véranda située derrière la maison
à rez de jardin donne l’impression d’en jouir sans se mouiller les pieds. Mais
la plus belle trouvaille est d’avoir su utiliser le faible espace situé sur la
face cachée de la maison, pour en faire un salon agrandissant la véranda, et
d’aménager le grenier en bureau/mezzanine.
Sur la
façade principale cet appendice a été savamment intégré, avec la meulière de
même couleur et la création de porte et fenêtre décorées des mêmes dessins de
briques que les quatre ouvertures principales.
Susan et
Bernard s’intègrent très vite dans l’association de la rue du Colonel Fabien. Ils
participent au succès de nos rassemblements : fêtes, salons du Vin, échanges de
plans du Colonel, etc.
Susan est
notre Présidente de 1995 à 1997. Nous lui devons la création de notre Gazette
de quartier «
Susan et
Bernard sont maintenant grands parents de cinq adorables petites filles :
Justine, Clémence, Mathilde, Noémie et Célia, de sorte que Bernard est à la
tête de huit femmes, lorsque la famille se retrouve aux Rouges Gorges.
Heureusement, il peut compter sur ses deux gendres. Nous leur souhaitons à
tous de se retrouver souvent dans la
chaleur du nid des « Rouges Gorges ».
Merci à
Bernard, qui m’a aidé considérablement à agrandir mes horizons, lorsque je lui
ai confié mon désir de rassembler en un livre les souvenirs du quartier des
Sables. Merci à Susan, pour son apport à l’Association et notamment pour la
création de «
La grande
guerre de 1914-1918 arrête toute construction, qui ne reprend qu’en 1921-22,
avec la villa des « Hirondelles » tandis que François Lemaire voit le
jour, dans une maison de Viroflay :